Travailler dans une Association ou une Fondation : Ce qu’il faut savoir avant de s’engager

Travailler dans une Association ou une Fondation : Ce qu’il faut savoir avant de s’engager

5 juin 2025

En France, le secteur associatif et fondationnel incarne une force motrice de l’économie sociale et solidaire. En 2023, il regroupait plus de 1,5 million d’associations et près de 3 000 fondations, employant 1,9 million de salariés, soit près d’un salarié du privé sur dix.

Travailler dans une Association ou une Fondation : Ce qu’il faut savoir avant de s’engager

Mais au-delà des chiffres, travailler dans une Association ou une Fondation, c’est faire le choix de mettre ses compétences au service de l’intérêt général. Une décision qui ne se prend pas à la légère. Voici 5 éléments clés, accompagnés de conseils pratiques, pour bien comprendre ce secteur exigeant, humain et engagé.


1. Un secteur en forte croissance… et très diversifié

Avec plus de 73 000 nouvelles associations créées entre juillet 2023 et juin 2024, le tissu associatif ne cesse de s’enrichir. La croissance des fondations est également soutenue, avec une augmentation de 40 % en 10 ans.

Les structures interviennent dans des domaines variés : santé, médico-social, éducation, insertion, culture, handicap, environnement… Cette pluralité permet à des profils très divers de trouver leur place, pourvu qu’ils partagent les valeurs du secteur non lucratif.

2. Des métiers porteurs de sens et d’engagement

Mais au-delà des fonctions, il faut comprendre la structure de gouvernance qui les entoure.

Une gouvernance spécifique : Conseil d’administration et Direction générale

Dans la majorité des cas, les Associations et Fondations sont pilotées par un Conseil d’administration (CA) ou un Conseil de surveillance, dont les membres sont souvent bénévoles. Ce CA joue un rôle clé dans la définition de la stratégie, l’approbation des orientations budgétaires, la validation des projets, et surtout dans la nomination et le soutien de la Direction générale.

Le binôme Président(e) du Conseil / Directeur(trice) Général(e) est central. Il repose sur une répartition des rôles claire mais complémentaire : le Conseil impulse et garantit la ligne politique, tandis que la Direction générale assure la déclinaison opérationnelle et managériale de cette vision.

Ce cadre induit une responsabilité partagée et une nécessité de dialogue permanent, dans un équilibre parfois subtil entre vision associative, contraintes de gestion et attentes des parties prenantes.

« Beaucoup de candidats que j’accompagne cherchent un virage de carrière “qui ait du sens”. Ce que je leur rappelle toujours, c’est que dans ce secteur, le sens est là, mais il s'accompagne de responsabilités humaines très fortes. »
— Cécile FRIN, Consultante et Psychologue du travail chez UMANEIS RH

La Direction générale, dans ce contexte, doit faire preuve d’une grande agilité relationnelle : piloter des équipes salariées et bénévoles, représenter l’institution auprès des financeurs, dialoguer avec un CA parfois très investi… tout en gardant une vision stratégique et opérationnelle du projet social.

 

3. Des valeurs spécifiques au secteur associatif

Ce qui distingue fondamentalement les Associations et Fondations du secteur privé lucratif, ce sont leurs valeurs structurantes : solidarité, transparence, gouvernance partagée, utilité sociale.

Les décisions y sont souvent collégiales, les hiérarchies plus horizontales, et les parties prenantes (salariés, bénévoles, usagers, financeurs publics) nombreuses. Cela suppose une capacité à composer avec des logiques multiples, loin de la recherche de performance financière à court terme.

« Intégrer une association ou une fondation, c’est aussi adopter un nouveau rapport au pouvoir, à l’argent, à la décision. Ce n’est pas forcément plus simple, mais c’est très enrichissant. »
Cécile FRIN


4. Ce qui peut freiner les profils venus du privé

Chez UMANEIS RH, nous constatons régulièrement que des candidats issus du privé, bien qu’attirés par les missions à impact, font parfois machine arrière une fois confrontés à la réalité du terrain.

Pourquoi ce décalage ?

  • Des conditions budgétaires souvent plus contraignantes.
  • Un rythme de décision plus lent.
  • Une culture de la concertation qui peut dérouter ceux habitués à la verticalité.
  • Un modèle managérial où la posture d’autorité doit s’ajuster à des équipes engagées mais parfois précaires.

Ce choc culturel ne signifie pas que l’intégration est impossible, mais elle demande une réelle préparation au changement de posture professionnelle.

 

5. Des perspectives d’évolution, mais sur d’autres critères

Le secteur associatif offre de réelles opportunités de développement professionnel, à condition d’y investir autrement :

  • Les mobilités internes sont souvent facilitées par la polyvalence.
  • La formation continue est bien implantée, notamment via des dispositifs mutualisés.
  • Les évolutions managériales s’appuient autant sur les soft skills que sur l’expertise technique.

L’engagement, la capacité à embarquer les équipes et l’adhésion aux valeurs sont des leviers majeurs de progression.

 

En conclusion : un choix fort… à bien appréhender

S’engager professionnellement dans une association ou une fondation, ce n’est pas seulement changer d’employeur : c’est adopter une nouvelle vision du travail, du collectif, de l’impact.

C’est un secteur riche, exigeant, où les compétences sont valorisées autant que les convictions. Mais c’est aussi un secteur qui appelle à l’humilité, à la souplesse et à la résilience, dans un environnement en constante adaptation.